RDC : lancement de l’atelier sur le processus de paix en RDC par la MNS

Le Mécanisme National de Suivi de l’Accord-cadre d’Addis-Abeba a ouvert ce mercredi 10 septembre dans l’amphithéâtre Tshanzu au Collège des Hautes Études de Stratégie et de Défense (CHESD) un atelier sur la revitalisation de cet accord-cadre en synergie avec l’accord de paix de Washington et la déclaration de paix de Doha.

Dans son mot de bienvenue, au nom du coordonnateur du MNS, absent du pays, le coordonnateur adjoint ad intérim du MNS, modérateur du jour, est revenu sur le programme complet de ces assises qui iront jusqu’au vendredi 13 septembre tout en revenant sur l’importance de cet atelier qui vise à « capitaliser les instruments de paix dont l’accord-cadre d’Addis Abeba avec son plan d’action revitalisé, l’accord de paix signé à Washington et la déclaration de principe de Doha RDC-AFC/M23 ».

« Face au contexte sécuritaire et humanitaire particulièrement préoccupant dans l’Est de la RDC et aux enjeux stratégiques identifiés dans ce 3 instruments, dans ces initiatives de paix, le MNS a pensé organiser avec l’appui de ses partenaires ce présent atelier qui permettra d’examiner et de proposer les modalités d’une synergie efficace dans la coordination des initiatives et des mesures de mise en œuvre des engagements pris, des dispositions convenues et des modalités arrêtées au terme de ces instruments de paix » a déclaré Emery Madifuta.

Premier intervenant dans ces assises, Joseph Kabongo, directeur de cabinet par intérim du Mécanisme national de suivi, a procédé à la présentation du plan d’action de cet Accord-cadre signé. le 24 février 2013 qui repose sur 4 axes avec comme objectif de mettre fin au cycle de conflit et récemment revitalisé.

La mise en œuvre de ce plan est le fruit d’une concertation régionale et nationale qui présente la pierre angulaire de la paix régionale est aujourd’hui une urgence stratégique face à la résurgence des conflits, aux crises humanitaires persistantes et aux limites des mécanismes parallèles.

Il vise à renforcer la gouvernance, mobiliser les institutions garantes, impliquer la société civile, les organisations des femmes et de la jeunesse.

  • Pour le premier axe, il a été convenu un système de redevabilité visant à mettre en place des missions des bons offices pour des visites de terrain pour évaluer le respect de cet accord tout en encourageant les pays signataires à mettre en œuvre les engagements.
  • Le deuxième axe sur les Mécanismes de gouvernance, recommande le renforcement de la performance des mécanismes de gouvernance de l’Accord-cadre, l’harmonisation politique et stratégique des présidences du MNS et de CIRGL, le renforcement du rôle de la société civile dans le suivi de la mise en œuvre en capitalisant sur les fora/mécanismes existants au sein des institutions garantes.
  • Pour le rôle des institutions garantes de l’Accord-cadre, ce plan a proposé le renforcement et la meilleure clarification du rôle et des responsabilités des institutions garantes, le renforcement de la collaboration avec les personnalités issues de la région des Grands Lacs, membres des panels des sages/aînés existants et d’autres mécanismes/fora pertinents des institutions garantes.
  • Concernant la revitalisation du commerce intra-régional, le plan a proposé de s’assurer de la paix, de la sécurité et de la stabilisation dans la région des Grands Lacs pour revitaliser le commerce et les investissements intra-régionaux, le soutien au développement et à la mise en œuvre des projets transfrontaliers bancables par les pays membres de la CEPGL (Burundi, RDC et le Rwanda), conformément à l’engagement régional numéro 4 et l’engagement international numéro 3 de l’Accord-cadre.

Joseph Kabongo a insisté sur l’affectation des ressources financières et humaines suffisantes par les pays signataires, les institutions garantes et les partenaires internationaux pour la réussite de la mise en œuvre de ce plan.

Deuxième intervenant, le Professeur Martin Ziakwau, Lembisa, Docteur en relations internationales a articulé son intervention sur « l’analyse de l’Accord de paix de Washington et la déclaration de Doha ».

Il est revenu sur plusieurs initiatives de paix prises durant les 25 dernières années pour le retour de paix à l’Est de la RDC mais ne réussissant pas à ramener la paix dans cette partie du pays avec les conséquences néfastes sur le plan humanitaire.

Tablant sur la particularité et la spécificité de l’Accord de Washington et la déclaration de Doha, ce chercheur a évoqué plusieurs points noirs contenus dans cet accord tout en formulant des recommandations au Mécanisme National de Suivi pour que la RDC soit véritablement remis dans ces droits.

Plusieurs autres intervenants ont apporté des idées solides pour la bonne revitalisation de cet accord-cadre notamment le bureau de l’envoyé du SG-Grands Lacs avec la Représentante spéciale du Secrétaire général de l’ONU en RDC qui a exposé sur la place et le rôle de l’Accord-cadre revitalisé en synergie avec les processus de Washington et de DOHA.

Dans une messe très riche en enseignements, les participants à ces assises ont également contribué à cette démarche lors d’une brèche d’échanges et débat.

Ouvert ce mercredi 10 septembre, cet atelier de 3 jours ira jusqu’au vendredi 12 septembre avec comme objectif général : le renforcement stratégique de la synergie entre le Plan d’action de l’Accord-cadre revitalisé, l’Accord de paix de Washington RDC–Rwanda et la Déclaration de Doha RDC–AFC/M23, avec le soutien des Garants.

Taz Mayimona Russell