Négociations RDC-M23 : les propositions controversées d’un accord

Alors que le délai du 18 août est dépassé, aucun accord définitif n’a été signé entre le gouvernement congolais et les rebelles du M23. Un document de travail confidentiel, transmis par le médiateur qatari et consulté par Jeune Afrique, circule et suscite de vives réactions.

La proposition la plus polémique concerne la création d’une « force spéciale intérimaire ». Celle-ci serait placée sous l’autorité du ministère de l’Intérieur mais composée à 50% de membres « éligibles » du M23. Cette perspective de voir d’anciens rebelles intégrer une structure de sécurité officielle aux côtés de la police nationale est au cœur des critiques.

Le projet d’accord évoque également l’organisation d’un dialogue politique en 2026, suivi d’élections des autorités provinciales des Kivus en 2027. Cette timeline institutionnelle est perçue par certains observateurs comme une période de gel qui pourrait permettre au M23 de consolider son influence sur le terrain.

Pour de nombreux analystes, ces propositions font écho à des processus passés, comme ceux impliquant le RCD ou le CNDP, où l’intégration de rébellions dans l’appareil d’État n’a pas garanti une paix durable.

Le gouvernement de Kinshasa se trouve face à un choix complexe : poursuivre les négociations sur cette base, au risque d’être accusé de concessions majeures, ou les rejeter, avec la possibilité d’une reprise escomptée des hostilités dans une région déjà extrêmement meurtrie.