Kinshasa : “ Je n’ai jamais voulu voler la ville ” : le cri de détresse de Mme Mary-Jeanne Kalubi, victime du système corrompu de la DGRK


C’est une voix tremblante, mais digne, celle d’une mère, d’une citoyenne, qui refuse de porter seule la honte d’un système qui l’a piégée. Dans un témoignage bouleversant, Mme Mary-Jeanne Kalubi, résidente de Kinshasa, a révélé comment elle a été abusée, manipulée et appauvrie par des agents sans scrupules de la Direction Générale des Recettes de Kinshasa (DGRK).

Une histoire de peur et de soumission

Tout commence lorsqu’elle hérite de son défunt mari d’une parcelle dans la commune de Barumbu, dont le loyer total s’élève à 1650 dollars par mois. En toute bonne foi, elle commence à s’acquitter de ses obligations fiscales. Mais rapidement, le Directeur de la Direction des Recettes de la commune concernée, chargé de la gestion de la collecte locale des recettes, entre dans sa vie comme une ombre menaçante.

Il l’intimide. Il la culpabilise. Il l’accuse. Il affirme que tous les paiements précédents qu’elle a effectués sont frauduleux. Il l’effraie en la menaçant de faire ravir son bien par l’Etat et même d’arrestation, tout en lui intimant l’ordre de désormais verser les paiements directement entre ses mains.

Désorientée, naïve peut-être, mais avant tout apeurée, Madame Kalubi cède. Elle essaie de faire ce qu’elle peut. Un jour, elle lui propose 300 dollars, il refuse, la menace. Il veut plus. Il la harcèle au téléphone. Elle réunit péniblement 500 dollars, qu’elle lui remet. Il envoie ensuite des agents récupérer encore 300 dollars.

Mais à chaque étape, aucun reçu. Aucune trace. Aucun document attestant de ses paiements ou de l’état de sa situation fiscale. Lorsqu’elle réclame des preuves, il refuse catégoriquement et ne donne plus signe de vie. Elle comprend alors qu’elle a été dupée. Elle arrête alors de payer.

Le piège se referme

Aujourd’hui, Mme Marie-Jeanne se retrouve avec une créance exorbitante vis-à-vis de la Ville de Kinshasa. Et pourtant, elle n’a jamais voulu frauder. Elle pleure. Elle supplie. Elle demande au Gouverneur de faire preuve d’indulgence.


« Je suis qu’une pauvre veuve et sans appui. Je n’ai jamais voulu voler la Ville. J’ai été abusée par ceux qui devaient me guider. C’est injuste. »

Son histoire n’est pas un cas isolé. Elle révèle la mécanique vicieuse d’un système corrompu, où certains agents de la DGRK profitent de leur pouvoir pour extorquer les contribuables, les acculer à la dette, puis les abandonner face à l’administration.

Un appel à la justice et à la compassion

Mme Marie-Jeanne ne réclame pas l’oubli. Elle réclame la compréhension. L’équité. Et surtout, la vérité. Que les coupables soient punis, que les victimes soient entendues.

Combien d’autres comme elle ont été réduits au silence par la peur ? Combien doivent aujourd’hui à la Ville non pas parce qu’ils ont refusé de payer, mais parce qu’ils ont payé entre les mauvaises mains ?

Ce témoignage émeut, révolte et interpelle. Car, il jette une lumière crue sur les abus ordinaires qui font souffrir les gens honnêtes, et révèle la nécessité impérieuse d’assainir profondément l’administration fiscale de Kinshasa.

D’où la solution apportée par Daniel BUMBA, le Gouverneur de la Ville de Kinshasa, de mettre en place des mécanismes de gestion des risques de fraude fiscale qui vont scrupuleusement suivre et contrôler le système fiscal urbain pour le bien de tous les contribuables, de la ville et de ses agents.

La Rédaction

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