Face aux tensions qui s’intensifient dans la région des Grands Lacs, l’Union africaine (UA) a appelé, jeudi, à une désescalade immédiate. Son président de la Commission, Mahmoud Ali Youssouf, s’est dit « vivement préoccupé » par la situation dans l’est de la RDC et dans la province burundaise de Cibitoke, où les violences continuent d’affecter les populations civiles.
L’UA alerte sur les risques d’embrasement
Dans sa déclaration, Mahmoud Ali Youssouf regrette la multiplication des affrontements autour d’Uvira, une zone stratégique du Sud-Kivu. Selon lui, ces épisodes de violence contredisent les engagements pris dans le cadre des récentes initiatives diplomatiques, notamment les accords signés à Doha et à Washington visant à réduire les tensions entre acteurs régionaux.
Protection des civils et respect de la souveraineté
L’Union africaine rappelle que la protection des habitants doit rester au cœur des priorités. Les déplacements massifs observés ces derniers jours, provoqués par l’avancée des groupes armés, inquiètent l’organisation qui craint une aggravation de la crise humanitaire.
Elle réaffirme également un principe non négociable : aucune autorité parallèle ne peut se substituer aux institutions légalement établies en RDC. L’UA insiste sur le caractère essentiel du respect des frontières et de l’intégrité territoriale pour parvenir à une paix durable.
Un appel à la responsabilité régionale
L’organisation continentale demande aux États des Grands Lacs de respecter leurs engagements dans le cadre des mécanismes existants, notamment l’Accord d’Addis-Abeba et le Pacte de non-agression. Pour elle, seule une implication sincère de tous les acteurs permettra d’éviter une détérioration supplémentaire.
Enfin, l’UA se dit disposée à renforcer sa coopération avec les organisations régionales et les partenaires internationaux afin de relancer un dialogue sécuritaire crédible, indispensable pour stabiliser une région confrontée depuis des décennies à des cycles répétés de violence.