Discours de Tshisekedi à Kisangani : la révision constitutionnelle au cœur du débat National

Le 23 octobre 2024, le Président de la République démocratique du Congo, Félix Antoine Tshisekedi, a tenu un meeting important à Kisangani, en Province de la Tshopo au cours duquel il a éclairé l’opinion sur plusieurs sujets d’actualité notamment le processus de révision constitutionnelle, qui continue d’alimenter le débat politique national.

Ce discours intervient dans un contexte de discussions intenses autour des modifications probables de la Constitution, en vue d’adapter les institutions du pays aux défis contemporains.

Un appel à l’Unité et à la Transparence devant une foule enthousiaste

Le Président Tshisekedi a réitéré son appel à l’unité nationale et à la participation active de toutes les composantes de la société congolaise à ce débat qui concerne toutes les couches du pays.
Il a insisté sur le fait que le processus de révision constitutionnelle ne doit pas être perçu comme une tentative de consolidation du pouvoir, mais plutôt comme une opportunité de renforcer la démocratie, l’État de droit et le développement national.

« La révision constitutionnelle doit être le reflet des aspirations du peuple congolais. C’est un processus que nous mènerons de manière transparente, ouverte et participative, afin de garantir que les réformes répondent aux besoins de notre pays et de notre époque. »

Le Président Tshisekedi a présenté les grands axes de la révision constitutionnelle, qui visent notamment :

  1. L’amélioration de la gouvernance locale et régionale : Il a mis en avant la nécessité de renforcer la décentralisation pour permettre aux provinces et aux entités locales d’exercer pleinement leurs compétences. Cette réforme vise à rapprocher l’administration du peuple, à améliorer les services publics et à stimuler le développement local.
  2. Le renforcement de la démocratie : Le Président a réaffirmé son engagement en faveur de la limitation des mandats présidentiels, soulignant que la révision constitutionnelle devrait permettre d’encadrer davantage l’exercice du pouvoir exécutif, tout en favorisant des élections libres et transparentes.
  3. La lutte contre la corruption et la justice : Il a également abordé la nécessité de rendre les institutions judiciaires plus indépendantes et efficaces, de sorte à permettre une meilleure lutte contre la corruption, qui mine le développement du pays.

La population et les autorités locales de ce coin du pays ont accueilli favorablement ce discours du Président de la République.
Des nombreux acteurs locaux ont salué son appel à la participation inclusive, mais ont également rappelé la nécessité de garantir que la révision constitutionnelle ne serve pas des intérêts politiques à court terme.

Opposition et doutes

Si le discours a été largement bien accueilli, certaines voix critiques continuent de s’élever contre cette révision constitutionnelle. Des membres de l’opposition et des représentants de la société civile craignent que le processus ne soit manipulé pour permettre au Président ou à son camp de prolonger leur emprise sur le pouvoir. Le manque de clarté sur certains aspects techniques du processus reste une source d’inquiétude.

Par ailleurs, le Président Tshisekedi a confirmé qu’une large consultation nationale serait organisée dans les semaines à venir, avec la participation des partis politiques, des organisations de la société civile et des experts juridiques, afin d’élaborer une feuille de route pour cette révision constitutionnelle. Un référendum sera organisé pour que le peuple congolais puisse valider ou rejeter les modifications proposées.

Candide Kipulu