Le président du FC Les Aigles du Congo, Vidiye Tshimanga, a partagé une vision ambitieuse pour le football national, en rêvant d’un championnat véritablement professionnel, structuré et financièrement viable. Dans une réflexion publiée sur ses comptes officiels, samedi 12 juillet 2025, il esquisse les bases d’une réforme profonde du Championnat national congolais.
Un rêve de professionnalisation

« Je me suis surpris à rêver d’un championnat national avec 20 équipes professionnelles », a-t-il commencé, avant de dérouler un plan structuré autour de cinq propositions majeures :
1. Un droit de participation fixe et redistribué
Chaque club engagé devrait verser un droit de participation non remboursable de 50.000 USD, ce qui, avec 20 clubs, constituerait une cagnotte d’un million de dollars (1.000.000 USD). La répartition proposée serait :
– 200.000 USD pour la rémunération des arbitres ;
– 450.000 USD pour le champion ;
– 200.000 USD pour le vice-champion ;
– 150.000 USD pour le troisième.
2. Sponsorisation obligatoire et contribution des entreprises étrangères

Les clubs seraient tenus de trouver un sponsor, et les entreprises étrangères opérant en RDC auraient l’obligation légale de parrainer une équipe. Des textes juridiques existent, selon Tshimanga, pour rendre cette exigence applicable.
3. Des critères d’éligibilité rigoureux
Pour participer, les clubs devraient répondre à des critères stricts :
– Contrats formels pour les joueurs et le staff ;
– Paiement des salaires via les banques (bancarisation) ;
– Siège administratif identifié ;
Présence en ligne à travers un site internet officiel.
4. Respect strict du calendrier sous peine de sanctions
La ligue serait tenue de publier le calendrier 15 jours avant le début du championnat. En cas de modifications supérieures à 10 %, des amendes seraient imposées et redistribuées aux clubs lésés :
– 10.000 USD pour couvrir l’internement d’avant-match ;
– 20.000 USD si le match implique un déplacement.
5. Implication des provinces via la caisse de péréquation

Tshimanga suggère que les provinces, via la caisse nationale de péréquation, puissent financer le championnat, tout en reconnaissant la nécessité d’un cadre légal à définir.
Une fédération et une ligue crédibles : une nécessité
Pour Vidiye Tshimanga, ces propositions ne peuvent porter leurs fruits que dans un environnement institutionnel solide :
« Si on veut organiser un championnat crédible, il faut une fédération crédible, une ligue crédible et des clubs professionnels et crédibles, ainsi qu’une contribution de l’État. Sinon, on va continuer avec le théâtre de chez nous. »
De La réalité… au réveil !
Malheureusement, ce rêve contraste avec la situation actuelle. Plus de deux semaines après le dernier match de la saison 2024-2025, aucun champion n’a encore été officiellement sacré.
En outre, bien qu’un contrat de sponsoring sur cinq ans avec Illico Cash ait été annoncé, les clubs n’ont pas encore perçu la moindre contribution financière, même celle de la première saison du contrat initial.
« Même si c’était 5.000 USD par club, nous, au FC Les Aigles du Congo, nous ne l’avons pas reçue », affirme-t-il.
De plus, certaines clauses essentielles du contrat semblent ignorées par les clubs, dont l’obligation de porter un écusson aux couleurs du sponsor, information non confirmée officiellement.
Un flou autour de la saison 2025-2026
Alors que les élections de la ligue sont annoncées dans un délai de 40 jours, des questions majeures restent sans réponse :
Qui va préparer la saison 2025-2026 ? Le comité sortant ou le comité entrant ?
Le futur comité assumera-t-il la continuité des engagements ?
Faudra-t-il attendre octobre ou novembre pour recevoir un calendrier 15 jours avant le début de la saison ?
Le championnat va-t-il encore démarrer avec deux ou trois mois de retard ?
En conclusion

La sortie de Vidiye Tshimanga agit comme un signal d’alarme et un appel à la refondation du football congolais. Face à une gestion jugée peu transparente et des retards chroniques, sa vision souligne l’urgence d’une réforme structurelle, où les clubs, les institutions sportives et l’État jouent chacun pleinement leur rôle.
TDL Lutete