Accord de Washington : place à la signature !

        Les présidents Félix-Antoine Tshisekedi (RDC) et Paul Kagame (Rwanda) séjournent à Washington pour finaliser, sous l’égide du président américain Donald J. Trump, un nouvel accord de paix visant à mettre fin à plus de trois décennies de tensions dans la région des Grands Lacs.

La signature de cet accord est fixée pour ce jeudi 04 décembre.

Lundi, la porte-parole de la Maison-Blanche, Karoline Leavitt, a confirmé la rencontre, évoquant la « conclusion d’un accord historique facilité par les États-Unis », dans la continuité du cadre signé à Washington le 27 juin dernier.

Kinshasa et Kigali : deux lectures différentes du même accord

À Kinshasa, plusieurs officiels ont déjà pris la direction de Washington, notamment le président de l’Assemblée nationale Aimé Boji Sangara, signe que la RDC souhaite se présenter avec une délégation complète et un discours clair.
Un cadre du gouvernement congolais résume la position de Kinshasa : la paix est possible, mais pas au prix de concessions qui menaceraient la souveraineté nationale.

Ainsi, les autorités congolaises insistent sur trois points considérés comme « non négociables » :

1. Le retrait total des troupes rwandaises du territoire congolais ;


2. La fin du soutien présumé aux combattants de l’AFC/M23 ;


3. L’absence d’amnistie générale ou d’« intégration massive » des rebelles dans les FARDC.

Selon une source gouvernementale congolaise, Kinshasa « attend des engagements concrets et vérifiables », une formulation régulièrement reprise dans la communication officielle de la RDC.

Kigali, de son côté, considère que la RDC ajoute des exigences qui ne figurent pas dans l’accord du 27 juin.
Un responsable rwandais, interrogé dans les médias locaux, estime ainsi que « le Rwanda respecte le texte signé » et que toute demande supplémentaire doit être discutée dans le cadre du mécanisme conjoint, rappelant que « le document de Washington prévoit un séquençage précis des obligations de chacun ».

Un remaniement stratégique à Kigali


À la veille de la rencontre, Paul Kagame a procédé à un ajustement majeur de son gouvernement : le départ d’Olivier Nduhungirehe du ministère des Affaires étrangères et le retour du général James Kabarebe comme conseiller en sécurité nationale. Si Kigali parle d’un simple « réajustement administratif », plusieurs analystes régionaux y voient un renforcement du cercle sécuritaire du président rwandais avant une négociation sensible.

À Kinshasa, ce changement n’est pas passé inaperçu. Les autorités congolaises observent avec intérêt la mise à l’écart d’un ministre rwandais qui avait co-signé l’accord du 27 juin, ce qui suscite des interrogations sur la continuité de la ligne diplomatique de Kigali.

Entre volonté de paix et réalités du terrain



Malgré l’affichage diplomatique, les tensions ne se sont pas apaisées le long de la frontière.
Un haut responsable congolais confie que « le climat reste extrêmement fragile ».
Côté rwandais, certains médias soulignent que la sécurité du territoire reste « une priorité absolue » dans toute discussion avec la RDC.

Un rendez-vous décisif ?

Toutes les parties reconnaissent que la rencontre de Washington pourrait constituer un tournant majeur, à condition que les engagements déjà pris soient respectés.
La Maison-Blanche insiste sur sa volonté de voir les deux présidents s’engager personnellement dans la mise en œuvre de l’accord.

Reste à savoir si la rencontre du 4 décembre marquera une avancée durable, ou une nouvelle étape dans un long processus encore loin d’être stabilisé.

La Rédaction

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