Le procès opposant François Beya, ancien Conseiller spécial du Chef de l’Etat en matière de sécurité, au procureur militaire s’est poursuivi le week-end dernier à Kinshasa. Alors que le principal accusé est en France depuis août 2022 pour des raisons de santé, le procureur a requis 12 mois de prison ferme contre Beya et les co-accusés dont 6 avec sursis. Ces derniers sont poursuivis pour complot contre la vie du Chef de l’Etat, Félix Tshisekedi, et d’outrage envers le Président de la République.
Tenace et intransigeant depuis le début de l’affaire, le procureur militaire en a surpris plus d’un la semaine dernière avec un réquisitoire pour le moins clément : douze mois de prison contre François Beya, dont six avec sursis. Une peine légère qui, pour de nombreux observateurs judiciaires, annonce clairement un possible acquittement quand on sait aussi que les cinq prévenus au départ en détention sont aujourd’hui en liberté.
Pour justifier sa volte-face, le procureur militaire a retenu en faveur de François Beya des circonstances atténuantes liées à son âge avancé et son état de santé. Lors des plaidoiries, les avocats de la défense, dont Me Jeanot Bukoko, coordonnateur du collectif, ont rejeté ce réquisitoire, arguant que les circonstances ne tiennent devant le juge que pour alléger une peine dont l’infraction est établie. Or, les faits portés contre leur client ne l’étant pas, ils ont alors demandé son acquittement.
Pour eux, c’est plutôt leur client qui a été victime d’un complot et non le président. La peine la plus lourde proposée par le procureur militaire est de 18 mois à charge d’un colonel de l’armée, ancien collaborateur de François Beya. Leurs avocats exposeront leurs plaidoiries aux magistrats militaires ce jeudi.
La Rédaction