Les jeunes de toutes les 26 provinces de la RDC, réunis au sein de « Jeunesse en Action », mouvement citoyen engagé pour « la défense de la patrie » se sont prononcé sur la situation de crise urgente qui frappe la République Démocratique du Congo.
Dans une déclaration lue par Jackson Lokadi, coordonnateur de cette structure, la J.A a fermement condamné l’agression rwandaise qui persiste dans la partie Est du pays.
« Nous condamnons avec véhémence et virulence l’agression armée, économique et diplomatique que le Rwanda, trente ans durant, nous impose, en violation flagrante de la charte de l’ONU ainsi que de l’acte constitutif de l’UA.
Le soutien irréfutable de Kigali aux groupes terroristes comme le M23 et l’AFC, l’exploitation illégale de nos ressources et les manipulations géopolitiques ne sont plus à démontrer » peut-on retenir de cette déclaration.
Cette structure exige le retrait sans condition des troupes rwandaises du sol congolais.
« Nous exigeons la cessation immédiate de cette ingérence, le retrait sans conditions des troupes rwandaises et de leurs supplétifs de notre territoire et demandons que la communauté internationale assume ses responsabilités conformément au Chapitre 7 de sa Charte, en appliquant immédiatement et sans conditions la résolution 2773 dans la logique de l’article 41 de ladite Charte » poursuit-elle.
Ce mouvement citoyen félicite le gouvernement pour « des récentes victoires diplomatiques » permettant
« la reconnaissance internationale de cette agression conformément à l’article 39 de la Charte de l’ONU ».
En ce qui concerne les consultations politiques initiées par le chef de l’État pour la formation d’un gouvernement d’union nationale, ce mouvement citoyen salue cette initiative tout en condamnant la position adoptée par l’opposition qui a rejetée cette démarche visant à la cohésion nationale.
« Nous saluons les consultations initiées par le Président de la République en vue de former un gouvernement d’union nationale, car nous savons que la guerre ne se gagne pas seulement au front. Elle se gagne d’abord et surtout dans les esprits. Raison pour laquelle notre cohésion nationale est la première cible de cette guerre.
Nous condamnons la posture belligène de l’opposition dite radicale qui, emportée par l’euphorie de s’opposer, oublie toujours l’essentiel : l’unité d’objectifs, de valeurs et de vision » renchérît-elle avant de rappeler que « la neutralité aide l’oppresseur, jamais la victime. Le silence encourage le persécuteur, jamais le persécuté. »
Jeunesse en action insiste sur « l’esprit d’équipe, la solidarité et la synergie d’efforts, de talents et d’intelligence » sont absolument « cruciaux pour notre succès », car la victoire est une entreprise qui ne peut se réaliser que collectivement. Quant à sa réussite, elle tient aussi et surtout à l’esprit qui peut animer une équipe, c’est-à-dire l’unité dans les volontés.
Jeunesse en action s’oppose également à « la gestion obscure et élastique » de la crise sécuritaire de l’Est par l’Exécutif actuel, et dénonce le fait que les territoires « tombent sans aucune résistance », mais surtout sans que personne ne soit sanctionné, comme pour dire que « l’exécutif n’y est pour rien ». Pourtant, conformément à l’article 63 de la Constitution, le Président est le garant de l’intégrité territoriale. Par conséquent, lorsque celle-ci est violée, sa responsabilité doit être engagée d’une manière ou d’une autre.
S’opposant au « défaitisme », Jeunesse en Action propose :
- La reprise d’initiative sur le champ de bataille en misant et en développant les 3 piliers de la politique extérieure, à savoir : l’armée, la diplomatie et les renseignements, car la diplomatie sans les armes, c’est la musique sans les instruments. Dixit le chancelier de fer, Otto von Bismarck.
- Soulignons que l’issue de toute guerre est imprévisible (on sait toujours quand et comment engager une guerre, mais l’on ne sait quand ni comment la terminer). Ceci dit, il se peut que cette guerre se finisse à Kigali, c’est possible.
Outre les démarches diplomatiques, ce mouvement citoyen propose ce qui suit pour vaincre la guerre :
- Une armée nationale, citoyenne, républicaine, professionnelle, apolitique, de métier, outillée et dissuasive, à même de sécuriser l’intégrité territoriale, la souveraineté et l’indépendance nationales.
- La diplomatie efficace, efficiente, proactive, démultipliée, ou la diplomatie transformationnelle. Tout en évitant les fausses solutions négociées sous l’influence étrangère.
- Les renseignements outillés, perfectibles à souhait, basés sur l’espionnage et le contre-espionnage, à même de démanteler les réseaux infiltrés et de traquer les complices internes de l’agression, car l’oppresseur ne serait pas aussi puissant s’il n’avait pas des complices parmi les opprimés.
Jeunesse en action recommande que « les consultations actuelles » aboutissent à la formation d’un « gouvernement de la Défense nationale », car l’État n’existe que là où il se fait respecter. Autrement dit « la présence de l’État force le respect ».
Ce gouvernement aura comme mission d’offrir au peuple congolais « l’ordre et la sécurité », qui sont « des biens collectifs » d’importance vitale pour tout État démocratique.
En ce qui concerne la taille de ce futur gouvernement, ce mouvement insiste sur la représentativité des toutes les provinces.
« Nous proposons en outre, que ce gouvernement soit composé de 26 membres, à raison d’une personne par province, afin de respecter non seulement l’équilibre géopolitique, mais surtout de réduire drastiquement les dépenses structurelles de l’État (le train de vie de l’État), car, contrairement à ce que d’aucuns affirment, il n’y a aucun rapport entre la superficie du pays et la taille de l’exécutif.
Nous demandons au président de la République de jouer carte sur table avec toutes les parties prenantes aux consultations, de s’assurer que ledit gouvernement avance au pas de charge, mais surtout de tirer sur le volet en nommant les leaders politiques et de la société civile à la hauteur de ce moment historique, car il faut une rupture radicale pour faire émerger un nouveau modèle.
De tout ce qui précède, la « Jeunesse en Action » prévient que si le Rwanda persiste avec son comportement belliqueux et si le gouvernement continue avec cette gestion élastique de la crise actuelle, les jeunes vont se prendre en charge sans ambage.
La Rédaction